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Réveiller la République, pour retrouver la confiance

Fabrice Dalongeville

“La République, c’est nous. Mais on l’a laissée s’endormir.” Cahier de doléances. Puy-de-Dôme Les cahiers de doléances n’étaient pas des cris contre la République, mais des appels à la réveiller, à la rendre à nouveau vivante, proche, aimable. Ils disent que le pays ne s’est pas effondré — il s’est assoupi, et que l’espérance républicaine ne demande qu’à se relever. “Nous […]

“La République, c’est nous. Mais on l’a laissée s’endormir.” Cahier de doléances. Puy-de-Dôme

Les cahiers de doléances n’étaient pas des cris contre la République, mais des appels à la réveiller, à la rendre à nouveau vivante, proche, aimable. Ils disent que le pays ne s’est pas effondré — il s’est assoupi, et que l’espérance républicaine ne demande qu’à se relever.

“Nous n’attendons pas un sauveur. Nous voulons une République qui nous ressemble.” Cahier de doléances, Pas-de-Calais

Réveiller la République, c’est d’abord la faire redescendre sur terre. Pendant trop longtemps, la République a parlé d’en haut, oubliant la voix de celles et ceux qui la font vivre au quotidien : enseignants, paysans, élus, soignants, bénévoles, parents, jeunes. Réveiller la République, c’est repartir des territoires, de ces lieux où la parole circule encore, où la main tendue a plus de valeur qu’un discours.

“On ne veut pas reprendre le pouvoir, on veut juste reprendre part.” Cahier de doléances, Drôme

C’est à cette échelle que renaît la confiance, et que s’invente une démocratie vivante, de parole et de coopération. Les cahiers de doléances, relus à la lumière d’aujourd’hui, tracent le contour d’une République en commun : ni celle du pouvoir centralisé, ni celle du chacun pour soi, mais une République plus juste, plus solidaires, plus écologique, plus démocratique.

“La République doit redevenir une maison, pas une administration.” Cahier de doléances Corrèze

Le temps des doléances fut un moment unique : un peuple entier a repris la plume pour dire son vécu, ses blessures mais aussi ses idées. Ce n’était pas un exutoire, c’était une œuvre collective, un acte démocratique profond et lucide. 

“On ne veut pas seulement que ça change, on veut y prendre part.” Cahier de doléances, Aude

Aujourd’hui, les États Généraux Communaux prolongent cette œuvre. Ils ne partent pas de zéro : ils reprennent le fil de la parole populaire et lui offrent un lieu d’écoute, de réflexion et d’action. Réveiller la République, c’est la refaire ensemble, dans les communes, dans les lieux du lien, dans ces espaces où la politique redevient un mot d’humanité.

“La France se relèvera par le bas, par les mains qui se tendent et les voix qui se rassemblent.” Cahier de doléances, Haute-Saône 

L’espérance n’est pas naïveté : c’est le courage de recommencer. Elle se tisse chaque jour dans les écoles, les ateliers, les mairies, les fermes, les lieux de culture, partout où des femmes et des hommes refusent de renoncer. Les États Généraux Communaux sont un de ces lieux. Ils ne cherchent pas à reconstruire l’État, mais à réinventer la République depuis ses fondations vivantes : les communes.

“Le jour où les citoyens reprendront confiance entre eux, la République se remettra debout.” Cahier de doléances, Finistère 

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